Quelques extraits du bestiaire
Chauve-souris géante

Le battement obscur d’ailes de cuir sombre dans la nuit. Un corps massif fendant les airs nocturnes sous la hâve lueur d’Aryn. Le chant lancinant d’un orgue dans un château au sein du Scercz'biec. Le vol noir de la Chauve-ouris Géante sur les plaines de Nacridan provoque la terreur sous sa large ombre maléfique ; quand le crépuscule vient, c’est en vastes groupes que ce féroce carnivore n’hésite nullement à s’en prendre à ses victimes : monstres, bêtes, Races Aînées, tout lui est bon pour nourrir son abominable appétit. Tombant de tout son poids considérable sur le dos de sa proie, elle le fouette avec ses lourdes ailes de cuir aux griffes proéminentes, tout en lui plongeant ses crocs effrayants dans la nuque, pour aspirer son sang. Contrairement aux rumeurs, il ne s’agit pas, néanmoins, d’un véritable vampire, et si elle ne brûle pas au soleil, un bon coup d’un froid acier bien affûté saura tranquilliser définitivement ce monstre. Domestiquée, elle sert efficacement de messager ou de Familier, et procure un important bonus au charisme pour les nécromanciens et autres êtres de la nuit.

« … c’était par une nuit obscure, m’sieur Zvountz. Mon camarade Wanderbegen était sorti fumer une pipe d’herbe-qui-fait-sourire-bêtement… c’est Adah qui lui avait refilée, moi j’y ai pas touché, ça me fait tousser, je vous le jure… Et puis il y a eu un bruit comme un gros truc qui ferait flap-flap, et… et quand je suis sortie, il était partiiiiiiii-i-i-i… sans… SANS MÊME ME DIRE AU REVOIR ! » Mes traumatismes, par Llyn.


Kobold

Ces petites créatures à la fourrure fauve et à tête de chien, rappelant celle d’un cocker mais en plus laid, sont assez pathétiques. D'une force très peu développée, à peine capable de brandir un coutelas, elles sont en outre d'une rare stupidité. Ce n'est pas pour rien qu'un proverbe izandrin dit : « Aussi bête qu'un kobold dans une colonne de paladins. » En vérité, leur seule chance de parvenir à mettre un terme à l'existence d'un aventurier est de le prendre par surprise pendant son sommeil ou de lui jeter une boule de feu. Par une espèce d'humour assez saumâtre de Dame Nature, les kobolds comptent en effet au nombre de leurs très rares aptitudes celles de produire à volonté de petites sphères incandescentes, dont ils se servent en général pour organiser de complexes parades enflammées pour trouver une partenaire, ou pour chasser les papillons et les oiseaux dont ils font une consommation quasi exclusive, bien que ne dédaignant pas à l'occasion fruits sauvages et racines, voire une charogne ou deux.

Contrairement à son lointain parent le Gnoll, toutefois, le kobold prend toujours soin de bien faire cuire la viande qu'il consomme, au risque néanmoins de s'enflammer lui-même, ce qui arrive hélas bien plus souvent qu'on ne le croit. Il y a peu de mérite à affronter pareille aberration de la nature, mais les plus jeunes aventuriers ne manquent pas de les massacrer pour peu qu'ils en trouvent. En plus de pourvoir à leur éducation, cela leur procure un divertissant spectacle de sons et lumières.

« - Bon, les gens, y a plus d'ambiance, là, s'écria Balin à la cantonade. Et si on jouait à Paf le kobold ?» Les folles soirées de la Taverne de la Tortue Boiteuse, par Dame Amlika.


Homme-lézard

Les Hommes-Lézards forment un peuple étrange. Des légendes racontent qu’ils proviendraient de lointaines îles à l’est de Nacridan mais hormis les corsaires de Dust, rares sont ceux qui parviennent à en revenir, malgré les multiples expéditions menées en vue de se saisir des fabuleuses réserves de perles que recéleraient leurs atolls d’origine. Bien qu’inhumaine, leur civilisation est pourtant avérée : ils possèdent leur propre langage sacré, mais parlent aussi la langue des races aînées, bâtissent des constructions gigantesques dans les marais et les jungles qu’ils affectionnent, vénèrent des dieux terribles et sont prêts à dépecer leur prochain pour quelques piécettes d’or.

Bien que bipède, l’Homme-Lézard ressemble plutôt à un varan qu’à un homme, avec sa peau écailleuse verdâtre et ses grands yeux glauques, ses mains palmées et sa gueule proéminente munie d’une multitude de fines dents acérées. Lorsque, poussés par la surpopulation, par leur goût du lucre ou afin d’honorer dignement leurs puissances divines, ils sortent en troupes effrénées de leur repaire, montant dans leurs longs bateaux-serpents pour fondre sur les côtes de Nacridan, ils constituent une réelle menace pour les villages côtiers, tant leur cruauté est grande.

En dépit des efforts des corsaires de Dust et des seigneurs de la Grève Lointaine, ils prélèvent trop souvent dans les chaumières de pauvres victimes afin de les offrir en sacrifice à Rastapoulatepec, leur sombre et sanglante divinité tutélaire. Seuls, ils se montrent non moins perfides et abominables. Leur langue fourchue darde des sarcasmes persifleurs tandis qu’ils comptent sur leur haute stature et sur leurs puissants membres griffus pour leur assurer l’avantage sur leur victime, qu’ils dépouilleront consciencieusement de tous ses biens une fois leur forfait accompli.

« Mon habitude n’est pas de faire d’amalgames, mais il faut bien reconnaître que ces hordes d’hommes - lézards posent un sérieux problème de sécurité. Un Homme - Lézard, ça va. C'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes !» Discours d’investiture d'El Zvountz comme Maître de Chasse à la Fédération des Peuples Libres.


Gobelin Archer

Petits, verts et sournois, alternant entre la bassesse désagréable et la grandeur repoussante, les gobelins sont unanimement les créatures les plus méprisées de Nacridan. Néanmoins, Dame Nature ne conçoit pas qu'une créature puisse survivre en étant dépourvue du moindre talent, ne serait-ce que celui de s'enflammer soi-même et tous ces adversaires en cas de peur, comme le Kobold. Les gobelins sont donc, comparativement à la plus grande partie de leurs congénères peau-verte, intelligents. Un terme qu'il est bon de prendre avec toute la rigueur et les pincettes nécessaires, de peur qu'il ne vous agresse.

Les archers sont les meilleurs combattants des forces gobelines. Ces guerriers d'élite relative arborent fièrement des marques tribales marron et jaunes, de nombreuses décorations dont ils tirent grand honneur et de larges coiffes décorées de plumes censées être arrachées à des phénix et autres griffons. Cependant, le possesseur de la coiffe dûment expédié à coups de masse dans un au-delà meilleur, ces fameuses plumes se révéleront souvent provenir du poulailler voisin. Il faut craindre toutefois leurs flèches : un certain esprit sadique – et des siècles de frustration sanguinaire – s'exprimant par le biais de poisons extrêmement rares et aux effets aussi mortels qu'intensément douloureux.

«Recevoir la dernière flèche du gobelin». Proverbe populaire d'Earok, désignant un individu condamné à subir une grande souffrance alors qu'il ne s'y attendait pas. S'emploie également lors de la réception de la feuille d'imposition.


Golem de chair

Répugnante créature sortie des machinations démentes d’un mage à la santé mentale discutable, le Golem de Chair se présente comme un amas de chairs plus ou moins bien cousues entre elles. D’une stature impressionnante, le Golem de Chair est doté d’une force phénoménale qui rend ses coups particulièrement dangereux. En outre, dénué d’esprit propre, il est parfaitement dévoué à son créateur. Ces deux caractéristiques en font un membre de choix parmi les Créatures Robustes et Serviles (disponible en catalogue sur simple demande par mouette postale)… Du moins lorsque le magicien maîtrise un minimum ses compétences traumaturgiques. Trop souvent, on a eu à déplorer la perte prématurée de jeunes étudiants en sorcellerie qui tentaient de s’essayer avant l’heure à la chirurgie inesthétique. Livré à lui-même, le Golem de Chair se jette alors sans aucun discernement sur toute chose possédant une peau dépourvue de poils et, une fois la pauvre créature dépecée, il se recouvre compulsivement le corps des morceaux sanguinolents de sa victime.

«– Bonsoir mon brave, je viens voir le maître de séant
–Y gn’sra po là ‘vant l'nuit.
–Fort bien, fort bien, j’attendrai donc. Mais, dites - moi, vous n’auriez pas eu quelque accident de monture récemment ? Vous m’avez l’air d’avoir le visage légèrement tuméfié… » Ambassadeur chez les Vampires de Tangorodrim


Horreur des sous bois

Ce répugnant lichen carnivore est probablement l'une des premières causes de mortalité chez les jeunes aventuriers néophytes, avec Judas le Fourbe, Divin Scorpion et le chant mortifère du Castor Iustine.

Se développant sur de vastes surfaces, en prenant l'apparence d'innocentes plaques de mousse, ou en se tapissant sur les branches des arbres, il attend, dans une horrible semi-vie végétative, qu'un individu soit assez crétin pour s'endormir à proximité. Alors il rampera par des spasmes obscènes jusqu'à sa proie, et, chose abominable, pénétrera dans son crâne par les oreilles pour digérer très lentement son cerveau, processus fort peu ragoûtant s'il en est. Outre que cela inflige d'atroces douleurs à celui qui en est victime, la miséricorde de la mort sera souvent trop longtemps refusée au malheureux, condamné à perdre très lentement toutes ses facultés mentales, à mesure que son cerveau est dévoré de l'intérieur. On cite ainsi le cas d'un individu qui aurait survécu pendant plus de trois ans à sa contamination, même si dans le dernier tiers, il tenait plus du légume que de l'être conscient.

Contrairement à ce que des rebouteux sans scrupule pourraient vous faire croire, jeunes aventuriers, il est extrêmement difficile – bien que possible – de soigner une infestation par une Horreur. Cependant, seul un très grand thaumathérapeute peut sauver la victime, et ces derniers n'ont pas fait vingt ans d'études dans des bibliothèques poussiéreuses plutôt que de courir la gueuse dans les clubs branchouilles d'Earok pour sauver bénévolement un jeune crétin sans le sou dans votre genre. D'autant plus que, si l'on excepte la douleur insoutenable des premiers jours, les symptômes d'une infestation sont assez proches des affres de l'adolescence ou de la consommation de certains produits disponibles sur simple demande à la Taverne de la Fédé – yeux dans le vide, boutons, rires gras et stupides, tendance à baver, etc., ce qui ne facilite pas la détection précoce du monstre, ses victimes étant souvent dans la mauvaise tranche d'âge.

« En conclusion, en forêt, sortez couverts ! Les bouchons d'oreilles Joyeux Corsaire (tm) sont très utiles pour tous les petits ennuis du quotidien… » Réclame parue dans le Barbare Déchaîné.


Fée des bois

Ces minuscules esprits des bois aux couleurs vives, dépassant à peine la dizaine de centimètres, virevoltent joyeusement sur des libellules mordorées aux côtés des aventuriers qui s'aventurent dans les sous-bois de la Forêt d'Yeuse, pépiant d'incompréhensibles sottises de leurs voix ténues. Gare cependant ! Si elles ne sont pas mauvaises, le ballet électrique de leurs corps en mouvement peut hypnotiser l'individu peu préparé, ou distrait, au risque de subir des avanies plus ou moins graves : rentrer dans un arbre, tomber dans une ravine, bousculer Lord Thergal.

A l'aide de certaines poudres et phéromones, elles peuvent provoquer des hallucinations, des mouvements confus, endormir ou surexciter ceux qui en sont victimes, à leurs risques et périls. Depuis qu'il est possible de s'en prémunir avec un masque de gaz imprégné de raifort, les fées des bois sont malheureusement pour elles devenues l'objet d'un commerce extrêmement lucratif ; en effet, en capturant une fée et en la pressurant, n'importe quel alchimiste un peu talentueux parvient à en extraire la poudre de fée, tant recherchée par les aventuriers pour ses vertus, disons, festives.

«… En fait, ce fut très simple. Usant de mon poste de Commerçant pour le compte de la Fédération, j'étais en charge de la Taverne. Avec Adah, qui elle - même s'occupait de former les jeunes. De là, il était très facile de vendre à ceux - ci de grosses quantités de poudre de fée, herbe - qui - fait - sourire, écorces de ronces d'elfe, et autre feuilles de Neptune séchée. C'était sans danger. Enfin, pour nous : on graissait la patte à El Zvountz, et tout se passait très bien. Évidemment, à mesure que le temps passait, certaines recrues avaient bien le regard un peu vide et une tendance à baver en public, mais, après tout, c'était des jeunes en pleine croissance…» Narcorsaire, un métier d'avenir, d'Anraud «Bicornu» de Greif, hérault.


Combattant squelette

Version améliorée du squelette guerrier de base, le Combattant Squelette est également plus difficile à produire. Il nécessite non plus un squelette trouvé n’importe où, mais bien le cadavre d’un soldat tombé au combat. S’il est vrai qu’on ne manque pas de ces derniers en Nacridan, il est par contre beaucoup plus dur d’en trouver en parfait état.

Par le biais d’une incantation assez complexe, il est possible de conserver les compétences militaires du mort. On peut même leur apprendre, au prix de quelques efforts, à combattre de façon plus efficace, notamment en phalanges, ou à manier des armes de jet. Inépuisables, insensibles aux blessures, ils peuvent représenter des adversaires redoutables, si tant est que leur maître ait consenti à leur procurer des armes correctes : bien trop souvent, des Combattants Squelettes connaissent une nouvelle mort humiliante parce qu’un nécromancien trop près de ses pièces d’or a préféré leur laisser l’arme rouillée et les lambeaux d’armure avec lesquels ils s’étaient relevés, soit-disant pour des raisons de charisme…

« … Morts - vivants de tous les tombeaux ! Camarades ! On vous spolie, on vous exploite ! Cessez de servir des maîtres du monde qui vous envoient sans état d’âme à la re - mort avec des équipements insuffisants ! Mettons - nous en grève, ici et maintenant ! Exigeons une assurance non - vie avant de reprendre le combat… » Discours d’ouverture de Jean Cubitès, à la IIe Assemblée générale de la Confédération générale des Trépassés.


Sauteur fauchard

Cet oiseau géant, très volontiers anthropophage, est l'une des terreurs maudites qu'adoraient les Prêtres Noirs de la Cité de Landar. Se déplaçant dressé sur ses pattes arrières, le Sauteur Fauchard darde son bec cruel à hauteur des yeux d'un Elfe. Aussi large d'épaule qu'un homme, c'est un adversaire terrifiant à la force disproportionnée. Extrêmement mobile et rapide, c'est une véritable machine à tuer : affronter un Sauteur est comme affronter une tempête hurlante, munie d'un bec ravageur et d'ergots empoisonnés.

S'il peut sauter à des distances incroyables, l'oiseau est toutefois incapable de voler, et pour cause : ses ailes se sont peu à peu atrophiées au cours des âges pour se transformer en bras aux muscles puissants, capables de brandir les faux acérées qu'ils affectionnent tant. Son plumage incroyablement riche aux couleurs scintillantes est le signe de son rang dans la société des Sauteurs – plus celui-ci est somptueux, plus l'oiseau tueur est haut placé. Bien qu'intelligents – suffisamment en tout cas pour manier de manière redoutable leurs armes meurtrières –, les Sauteurs Fauchards vacillent toujours au bord de la folie sanguinaire, et n'aiment rien tant que répandre carnage et dévastation autour d'eux, n'hésitant pas alors à s'entre-tuer dans leur folie si aucune autre victime ne se présente. Seul un culte aussi malsain que celui de Sareco pouvait s'en servir comme milice urbaine. Il est vrai que leur efficacité dans le domaine du maintien de l'ordre était indéniable, si l'on exceptait leur habitude un peu salissante de dévorer sur place les contrevenants. Après un bête accident avec la fille unique d'un Grand Inquisiteur, les Sauteurs furent uniquement utilisés comme troupe de choc par Landar, jusqu'à leur tentative de soulèvement en 3E879, à la suite de quoi une majeure partie des régiments réguliers fut soigneusement massacrée sur ordre du Grand Dôme et le reste prit la fuite dans les Montagnes Noires et le Bois-La-Pluie, que leurs descendants hantent encore actuellement.

« - Vous remarquerez tout de même que les chiffres de la récidive dans notre Cité sont les plus faibles jamais enregistrés dans notre belle Ile depuis plus de six siècles !
– En effet, je note que lâcher des oiseaux anthropophages géants sur les mendiants fait diminuer en quelques nuits la paupérisation criminelle, c'est remarquable ! Et dire que certains voudraient encore lancer des plans d'aide sociale inutilement coûteux… je pense que nous allons vous acheter une brigade d'œufs pour ma forteresse
– pour commencer… » La Justice n'est qu'une question de bon goût, par Skato, de l'UMN.


Kraken terrestre

Pour les savants mages de l'Université de l'Invisible, c'est un merveilleux exemple de l'adaptation des formes de vie à la magie. Pour les éminents professeurs de la Faculté de Pseudozôologie de Krima, c'est un mollusque carnivore de type giga absolument fascinant. Pour toi, aventurier, c'est une saloperie de pieuvre large comme trois Balors, avide et visqueuse, qui a décidé de t'ajouter très prochainement à son menu, catégorie plat principal.

Parfaitement amphibie grâce au mucus protecteur que sécrète en continu son épaisse peau, le Kraken Terrestre, pour lourd et pataud qu'il semble lorsqu'il se traîne à la force des tentacules sur la terre ferme, est capable d'accomplir en une seule nuit de très longs trajets d'une cachette à l'autre. Il affectionne en effet, en son jeune âge, les lieux sombres et humides, dans lesquels il se terre, guettant l'arrivée d'une proie à portée de ses pseudopodes fureteurs. Ne cessant jamais de grossir, les plus vieux s'enterrent ou se glissent dans les ruines désertées de civilisations disparues, étant assurés dans ce cas de ne jamais manquer d'une ample provende d'aventuriers en quête de trésor, voire dans certains cas bien précis, d'adorateurs un peu naïfs.

Adversaire redoutable, il est très dur à tuer : sa peau aux multiples couleurs est particulièrement résistante et ses tentacules colossaux frappent l'air et les corps à la vitesse d'un fouet. Et en plus, il crache de l'acide !

«Oh zut, on dirait qu'ils bougent»
Chturlulu & Cie, 2000 ans d'expertise dans le domaine du tentacule.


Tortue Géante

Cet énorme animal placide est la principale raison du triomphe du mercantilisme en Nacridan. Ne cessant jamais de grandir et pouvant vivre des siècles si elle est bien nourrie, la Tortue Géante de Néphy, endémique des Marais du Désespoir, est élevée avec soin selon des procédés anciens et quasiment oubliés par les quelques familles de concessionnaires en Tortues qui fournissent la Guilde des Caravanes. Elle est prisée pour sa capacité à transporter des cargaisons faramineuses dans l'espace creux à l'intérieur de sa carapace gigantesque. De nombreux marchands utilisent avec profit les Tortues Géantes sur les routes pour transporter de volumineuses cargaisons, même si la relative rareté de ces créatures justifie le prix fort dispendieux que les éleveurs de Néphy se plaisent à faire payer à ceux qui désirent en acquérir une. Néanmoins, c'est un compagnon fidèle et aussi affectueux que peut l'être une grosse tortue. Tout terrain, puisque ni les marais ni les cours d'eau ne l'arrêtent, elle protège des intempéries comme des insectes et autres inconvénients du voyage ceux qui la chevauchent, mais n'attendez quand même pas d'elle des pointes de vitesse. C'est une tortue : elle peut porter beaucoup, certes, mais lentement. Il est en outre indispensable de la nourrir très régulièrement, aux nombreux relais Totesso ou Nacrid - Batavia, qui vendent à prix scandaleux les précieuses laitues que consomment les Tortues Géantes, pour le plus grand bonheur de la République de Tonak, qui contrôle les vastes champs laituifères du Proche-Est et n'hésite jamais à faire grimper les prix dès que Djinn menace d'attaquer.

«… C'est pourquoi j'ai l'immense honneur, messeigneurs, de vous présenter notre nouvelle race de tortue, la Titine, qui ne consomme, tenez - vous bien que 10L/100, c'est - à - dire, eh oui, à peine 10 laitues aux 100 lieues ! Non polluantes, et donc parfaitement écologiques, nos Tortues next - gen, comme on dit en elfique… » Discours de Kharlos Geauchsn, Directeur de Peunault&Cie-Troêne, au 22ê Salon annuel de la Tortue de Néphy.


NACRIDAN
Association loi 1901
R.N.A N°W212005813

Voir les crédits