Sablemarc

Gouverneur:

Moa Nho

Sablemarc est un lieu sombre ; de lourdes ténèbres pèsent sur l’histoire de ce bourg à la limite des sables jaunes du désert Safran ; les pierres de cette forteresse massive, érodées par le vent brûlant, résonnent encore du claquement des fouets et des cris des esclaves. Bâti par des nains bien des siècles avant la fondation de Dust, le Krak de Sablemarc, tombé entre les mains des maîtres dresseurs d’Earok et des tribus doranes du désert, fut des siècles durant la plaque tournante du commerce d’esclaves sur l’Ile. Capturés à la guerre, fermiers ruinés, vendus par leurs propriétaires, concurrent malchanceux, orphelin des basses fosses d’Earok… nombreux furent ceux qui perdirent leur dignité d’être conscient avant que de perdre la vie sous le fouet et les brimades. Dans ses vastes cachots, vécurent et périrent des milliers d’âmes, et bien plus encore furent vendues, à Earok, à Artasse, à Landar, jusqu’aux Hommes-Lézards des Archipels d’Outre-Etoiles qui venaient se fournir à Sablemarc…
De cet infâme commerce les vendeurs de chair tirèrent une prodigieuse richesse ; le marc d’argent, la monnaie d’Earok, coulait à flot dans leurs coffres. Les corsaires de Dust, ennemis farouche de l’esclavage*, finirent par mettre un terme assez définitif à ces pratiques, en prenant d’assaut le bourg, pillant les coffres et massacrant les esclavagistes. La légende dit que les plus grands marchands de chair furent réunis au sommet de la plus haute tour du Krak, chargés de lourdes chaînes de fer, et précipités dans le vide pour s’écraser quelques cinquante mètres plus bas. Suite à quoi, le grand commandeur de Dust fit savoir que tout esclavagiste pris vivant connaîtrait le même sort. Depuis Sablemarc est plus ou moins dans la féauté de la cité corsaire ; encore que l’emprise de celle-ci sur la citadelle reste faible. La mer est l’affaire de Dust, non la terre.
Sablemarc reste une place d'échange utile entre les marchands de Dust et ceux d'Earok, sous la gouvernance éclairée d'une petite communauté de Paresseux géants, paisibles descendants des Paresseux-ninja réduits en esclavages dans le temps jadis.

*Ce n’est pas uniquement par bonté d’âme ; les corsaires, adepte de fines nefs chargées de voiles, n’avaient pas négligé l’intérêt de se présenter comme les libérateurs des esclaves dans leur lutte acharnée contre les galères de guerre de la cité de Landar, précisément mu par des équipages serviles.