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#1 2014-12-09 21:29:12

Okhral
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[RP] A la croisée des chemins

Okhraal s'arrêta net, releva la tête et huma l'air avec insistance... Oui, aucun doute, c'était bien une odeur de viande grillée que le vent du nord charriait. Une odeur qui lui rappelait les formidables méchouis demi-annuels de son enfance.
Le nain reprit la route de plus belle, et après quelques instants, il dépassa un replis de la route de l'acier qui lui cachait la plaine : en contrebas, la vue portait sur le carrefour de Vieille Tour, et les fenêtres du bourg luisaient doucement dans la nuit tombante.

Enclavé entre les montagnes, l'endroit était un lieu stratégique : le verrou militaire des montagnes. Au nord, agrippée à la montagne, une majestueuse tour naine antique avait ainsi longtemps défendu avec succès la puissance d'Octobian.
Okhraal pouvait encore deviner toute la majesté de l'édifice, dans l'ombre, même si cela faisait maintenant des années que la citadelle était vide...
Il descendit la route d'un bon pas, heureux de cet exercice. Il avait en effet laissé sa tortue au dernier comptoir quand il avait décidé de faire une visite plus au nord.

À mesure qu'il approchait, l'odeur se faisait plus forte, et des éclats de voix joyeux parvenaient à ses oreilles. C'était sans doute l'auberge, mais il ne se souvenait pas qu'elle soit si animée habituellement. Les entrepôts de l'entrée dustan étaient fermés et silencieux, seule la lueur d'une chandelle apparaissait parfois à la fenêtre de quelque comptable méticuleux. Le nain arriva ensuite aux remparts du bourg lui même : de la bonne maçonnerie naine, encore solide malgré les années sans nombre et le manque d'entretient des derniers temps. Il passa la porte, grommelant un juron dans sa barbe en voyant qu'elle n'était pas gardée...

Dès son entrée dans le bourg, il bifurqua vers le nord, traversant d'un pas rapide les ruelles pavées, s'arrêtant à l'occasion pour saluer une connaissance.
Il arriva enfin à une solide bâtisse, plantée au fond d'une impasse, et dont l'entrée était entourée de blocs de roche aux tailles et qualités diverses.

Il pris le heurtoir et frappa.
Après un instant, la porte s'entrouvrit, et un humain apparu dans l’entrebâillement. Malgré son visage marqué par les ans et ses cheveux blancs, on devinait à la stature de l'individu qu'il avait du être autrefois d'un vigueur peu commune.
Lorsque ses yeux descendirent vers Okhraal, ses yeux s'illuminèrent.

"Okhraal? Mais qu'est ce que tu fais là? Ça fait un moment qu'on ne t'a pas vu ici, et le froid de ce début de Morterre n'est pas tendre avec les voyageurs..."
Et, avant que le nain ne réponde, il ajouta vivement :
"Mais entre donc, excuse moi, je suis toujours heureux de voir de vieux amis, surtout depuis la mort de ma femme..."
Okhraal passa donc la porte, et l'humain le gratifia d'un étreinte cordiale, quoiqu'à hauteur d'aisselles. Dès qu'il put se dégager, le nain s'exclama :
"Mouarf! Bien content de te voir aussi, Varell. Tu sais bien que je n'allais pas te laisser tomber en poussière sans revenir te voir! Mais c'est que je ne suis plus aussi libre de mon temps que par le passé : j'ai du courir un moment après les ennemis du Clan, qu'ils soient des races aînées ou monstrueuses, et au cours de ces derniers mois j'ai mis mon experience de caravanier au service de notre prospérité. Une de mes caravanes m'a mené près d'ici, et j'ai fait un petit détour."
"Et bien, j'allais justement me mettre à table, là où il y en a pour un, il y en a pour deux, alors tu me raconteras devant un repas chaud comment se passe le retour du Clan de Nainkridhîn sur notre île."

Okhraal donna donc au vieillard des nouvelles du sud et du Clan en partageant un ragoût brûlant. Puis la discussion dériva insensiblement sur Vieille Tour...

"...Alors comme ça, malgré le redoublement des apparitions de portails, la garde n'est toujours pas reconstituée? Sang de pierre! Mais est ce que vous vous rendez compte du danger? Ce n'est pas la seule ombre de la vieille tour qui va vous protéger! Sur ma route j'ai vu des morts marcher dans les montagnes, animés par la magie démoniaque, je n'ose même pas penser à qui ils ont été de leur vivant... des nains, humains et doranes qui vivaient dans le coin, peut être que nous les connaissions? Et si l'on veut éviter que tes voisins soient les prochains, il va bien falloir faire quelque chose... Que font les anciens qui ont défendu le bourg sous ton commandement après la guerre démoniaque? Où sont Gormar, Urmal, et Juyris le rouge?"
Varell secoua la tête, et répondit d'un ton las :
"Je comprend ta réaction, mais tout le monde n'a pas appris la prudence dans les mêmes conditions que toi... Depuis le retrait d'Octobian, nous avons toujours su nous organiser entre nous, mais les questions militaires sont sensibles, même si tout le monde s’aperçoit du danger. Où sont les anciens? Gormar est mort un soir, en s'endormant le nez dans sa quinte. Juyris s'est fait mercenaire, et doit vivre du côté de Nephy à l'heure actuelle. Tous ont fait leurs vies, ils ont voyagé, fondé des familles ou des commerces, de la même façon que de mon côté, je me suis fait un temps maçon. Certains sont devenus gras et idiots, d'autres -comme moi- sont maintenant trop vieux pour prendre à leur compte une reconstruction de la garde, d'autres encore préfèrent leur liberté ou leur nouvelle vie aux responsabilités qui vont avec l'organisation d'une milice. C'est ton cas d'ailleurs, depuis 12 ans, tu voyages, tu guerroies, tu étudies... Et maintenant que tu as rejoint le Clan de Nainkridhîn, Vieille Tour doit te paraître bien loin..."
"Huuuummmfffff..."
"D'ailleurs, plus le danger devient présent, et plus il parait clair que la vieille tour elle même va devoir être rouverte si l'on veut pouvoir se défendre au mieux. Même au temps où la garde était en activité, nous ne l'avions pas réinvestie. Imagine les troupes qu'il faudrait lever pour pouvoir s'occuper à nouveau de la citadelle... et surtout, personne ici ne voudra payer pour les équiper!"
"Tu as raison. Je pense qu'on en reparlera à mon prochain passage."
"Ouais, comme tu voudras. Mais il commence à faire tard, tu veux que je te prépare une chambre?"
"Non, comme toujours j'irais dormir à l'auberge. Comme je repars à l'aube, je ne veux pas te déranger. D'ailleurs l'auberge ma paru inhabituellement animée ce soir, ça me changera du sifflement du vent entre les cols."
"Animée? Ça oui, comment ai-je pu oublier de t'en parler? C'est qu'elle a changée de main, le vieux Borjek l'a vendu... Et c'est ton ancien condisciple, Ghudribar, qui l'a racheté!"
"Ghudribar? Par ma barbe, il a donc enfin fini de servir d’assistant à la moitié des brasseurs d'Octobian? C'est qu'il doit commencer à s'y connaitre, après 14 ans! Bon, raison de plus d'aller à l'auberge, je te souhaite une bonne nuit, l'ami, peut être que nous nous reverrons bientôt."

Et ainsi, après une poignée de main amicale, Okhraal quitta la maison et se dirigea vers l'auberge.

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#2 2014-12-09 21:40:11

Okhral
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Re : [RP] A la croisée des chemins

Après avoir traversé la ville, Okhraal arriva enfin en vue de l'auberge. Malgré l'heure qui commençait à être tardive, le brouhaha qui s'en dégageait était toujours aussi important, et les fenêtres jetaient sur le sol de la rue une lumière vive et accueillante.

Il poussa la porte. À l'intérieur, la plupart des tables étaient prises, si les nains étaient majoritaires, on voyait aussi nombre de doranes, d'humains, et même quelques elfes, chacun élevant la voix en espérant se faire comprendre de ses camarades de boisson par dessus la cohue. Sur la gauche, au fond, un âtre formidable arborait une demi-chèvre qui tournait prêt des flammes et qu'un jeune nain amputait régulièrement d'une tranche qu'il plaçait dans une assiette pour la clientèle.

Okhraal avança de quelques pas, et attrapa une serveuse dorane par le bras :
"Excuse moi, pourrais tu m'indiquer où je pourrais trouver le patron?"
"Eh bien, c'est qu'il doit être occupé en ce moment... c'est important?"
"Disons que ça devrait l'être pour lui."
"Mouais... il est en train de faire les comptes de la journée, dans la première salle à gauche sous l'escalier."
"Mouarf! Merci à toi!"

Le nain se dirigea d'abord vers le comptoir, où il commanda deux quintes de Bra'urkan d'Octobian, puis il alla toquer à la porte indiquée par la serveuse.

"Ouais?Qu'è'qu'c'est encoRR?"
"Un vieil ami, Ghud' !"

après un instant, les verrous furent tirés et la face rougeaude d'un petit nain apparut.

"OkhRRaal?PaRR les coRRnes du SeigneuRR des 7 enfeRRs, qu'est ce que tu fais là? Ça fait combien de temps qu'on s'était vu à Octobian? 10 ans peut êtRRe??"
"10 ans, oui, un peu plus, même. C'était peu après mon départ de Vieille Tour, et à l'époque tu ne t'imaginais pas rester aussi longtemps à traîner les dans les caves d'Octobian, qu'est ce qui t'a retenu?"
"Bah, à foRRce de boulot, j'ai fini paRR pouvoiRR étudier sous les meilleuRRs maîtRRes bRRasseuRRs d'Octobian, et apRRès... plus question de partiRR avant d'avoiRR appRRis tout ce que je pouvais, t'imagines! Pas mal de choses ont changées en 10 ans, d'la même façon que j'n'entend plus aussi claiRRement qu'autRRefois l'accent RRocailleux des montagnes dans ta voix..."
"Tu imagines bien qu'on ne passe pas des années à courir le monde sans gagner ou perdre quelques habitudes... Mais asseyons nous, je t'ai apporté un quinte du comptoir pour te faire oublier tes chiffres. "
"Avec plaisiRR, ce s'RRa l'occasion de s'RRap'ler un peu l'passé, et d'discuter un peu du pRRésent aussi bien sûRR. Le sud s'agite, à ce qu'il paRRait."
"Mouarf, effectivement, nous avons beaucoup à nous dire! Mais en attendant, trinquons à la mémoire du vieux Thoranduhim Trois-Barbes, après tout, c'est le vieux sage qui nous as fait connaître!"

Une bonne part de la nuit se passa en discussions avant qu'Okhraal ne demande une chambre pour y passer quelques heures de sommeil. Avant de s'y retirer, il laissa une enveloppe à son ami en lui demandant de la laisser aux coursiers postaux en direction de Marché aux Ducs dès le lendemain matin. Il laissa également une bourse contenant le prix de la nuit et du coursier.

Ayant pris ses dispositions pour être levé tôt, Okhraal quitta l'auberge dès l'aube. Mais au lieu de se diriger au Dustan, il prit la direction du Nordan, et traversa la ville silencieuse.

Dernière modification par Okhral (2015-08-25 22:14:50)

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#3 2014-12-09 22:17:02

Okhral
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Re : [RP] A la croisée des chemins

Arrivé à la porte, il prit quelques temps pour admirer la vision qui s'offrait à lui : dans les premiers rayons du soleil, se dressait la fameuse vieille tour.

                         tour naine

Okhraal s'y dirigea en pensant avec tristesse aux profondes galeries abandonnées qui constituaient la partie souterraine de la citadelle. Arrivé au pied de la construction, il s'assit, dos à la pierre, se prépara une pipe, et ferma les yeux en sentant la première bouffée lui envahir la gorge.
L'endroit était à la fois plein de solennité et apaisant. Il était parfait pour une rêverie sur les projets d'Okhraal. A l'Ostan, les yeux du nain se posèrent sur les monts gris, au delà de la route des cols, et son regard se voila un instant.

Depuis des mois, l'île connaissait un retour en force des apparitions de portails démoniaques, et les servants du seigneur démon rôdaient à l'écart des routes, rappelant les heures noires d'un passé pas si lointain.
Si en ce temps là Okhraal n'avait connu le Clan de Nainkridhîn que par les rumeurs que suscitaient sa protection militaire sur les monts de la queue du serpent -la jeunesse est insouciante-, il se souvenait parfaitement de l'inquiétude qui avait rongé la matriarche de son petit clan isolé lorsque leur était parvenue la nouvelle de leur dispersion, après les pertes terrible de la guerre démoniaque... Et ça n'avait pas bien fini....

Okhraal exhala un nuage de fumée, et le regarda se dissiper lentement dans l'air matinal.

Désormais le Clan était de retour. Des troupes fraîches avaient débarqué au sud sous la bannière de Gromeul Martelfer. Sans hésitation, Okhraal avait accepté leur invitation : avec le retrait durable du pouvoir d'Octobian sur les montagnes et le retour de monstres toujours plus hardis, les colonies naines de la zone avaient un besoin criant de la présence d'une force armée.
De plus, le temps passé depuis le retour du Clan avait connu l’émergence de nouvelles forces sur l'île. L'Union Obscure et l'éphémère Peuple de Nord avaient oeuvré, en profitant des assauts monstrueux, à semer un chaos qui visait à leur permettre de rançonner à loisir les peuples locaux. Les gouverneurs des plus grandes cités de l'île avait même été brièvement enlevés par un groupe hétéroclite de gobelins, d'humains et d'hommes lézards... Dans ces conditions, une collaboration avec les peuples des monts de la queue du serpent garantirait à ces derniers non seulement une certaine sécurité face aux monstres, mais leur éviterais également l'asservissement à des aventuriers mal intentionnés. De même, le Clan avait un besoin tout aussi urgent de reconquérir ses terres ancestrales, pour y faire vivre tous ceux qui avait demandé sa protection, en quête d'une terre où vivre libre. D'ailleurs, la ville de Marché aux Ducs, premier bastion sur le chemin des montagnes, pouvait dès à présent rappeler à tous que le Clan apportait aussi une prospérité nouvelle, inespérée dans une île exsangue.

Tout cela et la camaraderie joyeuse de mise au sein du Clan avait définitivement convaincu Okhraal de mettre tous ses talents en oeuvre pour ses frères.
Mais justement, c'est avant tout cette prospérité qu'Okhraal avait aidé à mettre en oeuvre jusque là. Mais à la descente des tortues, lorsqu'il avait fallu faire la chasse aux malandrins de l'Union Obscure ou affronter Korhil Le-Sans-Barbe, il avait été bien peu satisfait de son jeu de hallebarde...

Le nain se leva, nettoya sa pipe, la rangea et décrocha la hallebarde en question de son harnais. Il admira un instant le reflet de la vieille tour sur le métal poli, ainsi que les runes luisantes qui l'ornait désormais.
Dans sa jeunesse, il avait parcouru la moitié de nacridan avec cette arme au poing -c'était le temps où les compagnies de mercenaires étaient suffisamment occupées avec les monstres pour ne pas se mêler de rapine-, et par les racines de la Montagne, en ce temps sa lame se teintait aisément de sang d'orc!
Ces instants de réflexion tranquille, à l'ombre de la vieille tour affermissait donc la résolution Okhraal : à compter de ce jour, ce serait par son art de la guerre qu'il servirait le Clan! Qu'importe s'il devait repartir de zéro, réapprendre ce qu'il avait su jadis pour le connaître mieux : bientôt il serait de nouveau en première ligne, aux côtés des plus vaillants de ses frères.

Cette décision bien arrêtée dans son esprit, Okhraal coupa à travers la plaine, et rejoignit d'un pas pas vif la route de l'acier en direction de Marché aux Ducs.

Dernière modification par Okhral (2014-12-10 21:52:53)

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#4 2014-12-09 22:32:06

Okhral
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Re : [RP] A la croisée des chemins

Depuis environ trois heures artassiennes, Jormr faisait le pied de grue au coin de la fameuse "place du marché" de Marché aux Ducs, et les flèches qu'il taillait avec application n'arrivaient pas à tromper son ennui.

Enfin, il fini par voir émerger d'une ruelle une silhouette facilement reconnaissable à la grande arme qu'il portait dans le dos. Tel un diable fusant hors de sa boîte, le jeune nain se précipita au devant du nouvel arrivant :

"Eh ben alors? C'est maintenant que t'arrives? C'est bien beau de m'envoyer une missive pour me demander de partir en chasse tous les deux, mais encore faudrait il pas m'laisser crever d'vieillesse avant! À la vitesse où tu te traînes, on te prendrait presque pour une réincarnation de cet orc auquel je n'avait coupé qu'une jambe... Eh eh, j'avais bien rigolé ce jour là!"

Okhraal jeta un regard agacé au jeune archer et répliqua :

"Mouarf! Je me traîne comme un orc amputé, hein? Sang de pierre, il me semble bien que les hommes lézard au sudan vont t'être un exutoire rêvé si tu débordes à ce point d’énergie... Et j'espère que ne ce sera pas le moment que tu choisiras pour me faire une démonstration de course à pied!"
"Moi? Fuir face à un misérable sac à main? Bah, tu verras c'que j'en fais! On y va alors?"
"Ouais, mais donne moi un instant, tu veux? Je vais faire un crochet par le bistrot de l'amie Adah, j'ai besoin de m'assouplir le gosier!"
"Aïe! Nous voilà encore parti pour une heure... Bon, je t'attendrais à la porte sudan!"
"Parfait, je ne serai pas long."

Les deux compagnons se séparèrent donc, chacun prenant une ruelle différente. Mais ils ne tarderaient pas à se retrouver, et pour longtemps cette fois!

Dernière modification par Okhral (2014-12-10 21:51:35)

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