Nacridan le forum

Forum en lien avec le jeu Nacridan

Vous n'êtes pas identifié(e).

#1 2014-02-21 17:01:10

Amadev
Membre
Inscription : 2013-11-12
Messages : 186

[Savoir-Vivre à Nacridan] Le peuple mystérieux des Hommes-Lézards.

Hommes-Lézards, un peuple méconnu

Depuis des siècles, la menace rôde : parfois plus forte, parfois moindre, mais toujours présente. Surgissant au grand soleil d’été comme une marée verte en Bretonnie, les terribles Hommes-Lézards pillent, tuent et violent dans tout Nacridan, en d’effrayantes colonnes maniant le fer et le feu. Longtemps contenus par les armées des cités libres, les Lézards profitent de l’effondrement qui a suivi la Grande Famine pour se multiplier sur nos terres et semer la terreur.

Pourtant, on sait si peu de choses quant à ce peuple mystérieux et cruel. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? D’où viennent-ils ? Francis Lagiboulette, Gro’Zargog et Bùrin Massicot ont voulu en savoir plus.

La première certitude, concernant les Hommes-Lézards, c’est leur origine. Des siècles durant, on savait seulement que, de loin en loin, les voiles écarlates des bateaux dragons ensanglantaient l’horizon, et que les feux d’alarmes s’allumaient dans les tours du littoral, jetant les femmes et les enfants dans les abris secrets, tandis qu’en hâte les hommes prenaient les armes et serraient les dents. Et puis, un jour, loin, très loin hors de la vue de toute mer émergée, du ponant, à des lieues nautiques de toute terre émergée, les navires des corsaires de Dust ont découvert les jungles humides, les mangroves traîtresses et les volcans éteints des Archipels d’Extrême-Occident, à l’ouest du monde. Là, dans la chaleur suffocante d’un soleil mourant, ils ont remonté, lentement, sûrement, les rivières enfouies sous la végétation, jusqu’à parvenir, par des voies détournées, jusqu’au cœur des jungles interminables. Et là, ils trouvèrent, au centre de grands lagons d’eau pure, les grandes citées de pierre brute des hommes-lézards, les temples à degrés où les prêtres à collerette scandent le nom de Rastapoulatepec en de sanglantes cérémonies, les sinistres ziggourats aux chambres d’or et de platine, où reposent les trésors perdus de centaines de citées détruites par le fer, le feu et la griffe. Là-bas, les corsaires découvrirent aussi les maringouins-dague, les midges géantes et les vers volants ; et les poisons inconnus qui tuent un nain en quelques jours. Mais les mystérieuses cités des hommes-lézards surpassent en richesse les plus gros vaisseaux marchands ; et l’or trouble l’âme des hommes comme celle des bêtes.

Dans ces Mémoires d’Outre-Mer, Anraud « Bicornu » de Greif, décrit la cité Ophidienne de Zos-Yassazz, à l’assaut et au pillage de laquelle il participa, étant mousse, lors de l’expédition de l’Aigle des mers et de sa conserve, la Lys.

« A la faveur de l’obscurité, qui refroidit le sang des écailleux, engourdissant leur esprit et ralentissant leur cœur, nous avons franchi les murailles, chargeant les Gardiens de la Porte aux Serpent sabre au clair. Notre fureur les bouscula et nous mîmes bas les portes, usant du mât d’artimon de la Lys tel un fort bélier. Comme un ouragan tropical, nous pénétrâmes dans la cité des hommes-lézards et fîmes grand carnage de leurs gens, car la soudaine clameur de nos cris et la lueur de nos torches venait les surprendre en leur sommeil, là même où ils s’étaient crus le plus hors d’atteinte. Les murailles de la cité, impressionnantes et fortement bâties quelles semblaient de l’extérieur, nous semblaient désormais faibles et tenant plus par la pesanteur de leurs blocs que par la science de leur maçonnerie. En grand désarroi, l’ennemi fuyait, poussé par pique et épée, et hache tranchante, et nous les suivîmes, pénétrant sans mal la cité, car les maisons de pierre n’avaient pour toutes portes et volets que des rideaux de maille ; les gens de ce peuple craignent la piqure des maringouins-dague qui perce leur cuir épais mais n’ont que peu de goût pour le bois dur et les verrous solides.

Par de vastes rues et de grands canaux emplis d’eau courante – les lézards semblent aimer l’eau et s’y déplacer comme un humain sur la terre - nous les poursuivîmes et les pressâmes durement, et bien peu des leurs semblaient pouvoir nous résister. Ceux qui le faisaient toutefois, étaient habiles et féroces dans leur désespoir ; grands soldats ou capitaines des écailleux, de ceux qu’ils nomment « Mange-Cœur », et dont l’habitude est de dévorer l’organe encore palpitant de leurs ennemis abattus, car ils pensent pouvoir absorber en même temps la force et le courage. Notre lieutenant, une dorane nommée Shod’Ora, tomba ainsi, frappée à la tête par un monstrueux guerrier lézard, alors qu’elle conduisait notre groupe d’assaut sur les pentes d’une énorme pyramide à degré de pierre, qui hissait sa masse loin au-dessus des habitations du communs. Un temple, était-ce, ou peut-être la demeure d’une de leurs reines – car ce peuple vénère autant son dieu noir que ses cruelles souveraines, les seules femmes fertiles qu’ils semblent avoir. Des jardins paisibles et de largues degrés de pierre en couvraient l’extérieur, et sous la lune, vinrent en nombreuses compagnies des guerriers aux mâchoires claquantes. Nombre des nôtres tombèrent là ! Car leur férocité n’en était que décuplée et beaucoup des gens de la Lys, qui devaient couvrir notre progression, s’étaient mis à piller les riches demeures et les trésors au pied de la pyramide, et des incendies de s’élever à mesure qu’ils portaient le feu autour d’eux. Mais nous triomphâmes finalement de la résistance des lézards, car la nuit étendait encore sur eux sa chape de plomb. Et ainsi ils se retirèrent, abandonnant beaucoup des leurs gisant dans leur sang bleu, et nous les suivîmes.

Dans les profondeurs de la grande pyramide nous nous enfonçâmes, craignant à chaque pas quelque embuscade sournoise, quelque piège astucieux ; nos torches, sur les murs, faisaient briller de lourdes tentures de brocard émeraude et écarlate, d’antiques inscriptions dans des langues inconnues énonçant de sinistres malédictions, tandis que nous passions dans les salles, volant, pillant, dérobant les richesse ensanglantées d’une race ancienne et sage dans l’art de la guerre. Dans les couloirs dérobés, des formes sombres et des yeux emplis d’une intelligence inhumaine nous regardaient passer. C’étaient là les esclaves du peuple saurien : hommes-ornithorynques, hommes-paresseux, sauvages guerrières-mangoustes aux yeux d’onyx. Créatures vaincues dans des guerres dont la rumeur même n'est pas venue jusqu'aux rives de Nacridan ; et dont la haine couve encore. Autant que nous le pûmes, nous brisâmes leurs chaînes et munirent leurs mains étranges les armes de leurs propres maîtres par nous abattus.

Puis nous débouchâmes dans la vaste chambre principale, dont les dimensions rivalisaient avec celles de la Grande Salle du temple de Makero, là où la mer de sable rencontre l’océan. Là se tenait, vêtue d’argent et d’or pur, la Reine de Zos-Yassaz qui nous attendait. »

La conclusion de cette histoire est bien connue, puisque ce fut un désastre complet pour les dustéens et un coup d’arrêt temporaires aux expéditions corsaires. Toutefois, ce ne fut pas en vain ; nombre des choses que nous connaissons sur le peuple des hommes-lézards provient des comptes rendus d’expéditions et des ouvrages qu’écrivirent des officiers et des clercs parmi les pirates de la cité des sables.

Ainsi, nous savons que, comme sur notre Ile, il n’est point d’empire unique, mais de nombreuses puissantes cités-états qui règnent sur la jungle, au détriment d’autres peuplades réduites à un esclavage infâmant, en particulier les placides et pacifiques hommes-ornithorynques*. Hors la guerre, les hommes-lézards ne semblent avoir que peu de goût pour l’effort physique productif ou le travail manuel. Leur civilisation toute entière repose sur l’exploitation de la force de travail d’autrui, tandis qu’eux-mêmes se bornent à retirer les fruits les plus savoureux de l’existence. Pareille situation, où un petit nombre bénéficie ainsi des efforts de la majorité pour des motifs fumeux nous semble, à nous civilisés, parfaitement aberrante ; reste qu’elle se prolonge depuis plusieurs siècles et que l’emprise des Ophidiens sur leur empire semble toujours aussi ferme.


La cité de Zos-Yassag est le fief de la tribu des « verts ». Il apparait en effet qu’il existe plusieurs peuplades au sein du peuple des hommes-lézards, et que la couleur de leur peau écailleuse distingue ; les « Verts », ainsi, sont des guerriers puissants, maniant de leurs mains épaisses les cimeterres courbes et les coutelas dentelés qu’utilisent les lézards au combat. Armes à la forte lame, apte à couper les têtes aussi bien que les lianes. On connait également le peuple des « Gris », de moindre stature, plus portés aux embuscades, et maniant l’arc et le bolas. Des « Rouges », nous en voyons rarement trace ; ils vivent dans des citadelles de granit fortifiées, au cœur des montagnes lointaines qui bornent la frontière des Paluds et mènent une guerre acharnée au peuple des Mangoustes-guerrières. Il semble cependant qu’ils accordent à la stratégie et à la discipline plus d’importance que les autres guerriers lézards, et  une seule reine semble diriger l’intégralité des cités. Alors que les Verts multiplient les expéditions vers Nacridan, périlleuses et coûteuses, il est peut-être possible de voir éclater prochainement des rivalités au sein de l’empire lézard.


On connait assez peu l’espérance de vie moyenne d’un homme-lézard. Rares sont ceux qui ont été capturés en vie et en suffisamment bon état pour survivre longtemps à un interrogatoire poussé. De plus, si quelques-uns d’entre eux parlent l’artassien commun de manière tout à fait correcte, l’inverse n’est pas vrai. Dans l’ensemble, la langue des lézards, sa grammaire et sa conjugaison nous est largement inconnue, et, en outre, il semble que le gosier des races aînées n’a pas la bonne conformation pour prononcer correctement les vocables de cette race.

Toutefois, de nombreux cadavres ayant pu être disséqués, parfois avant leur mort, nous connaissons bien mieux leur physiologie interne comme externe. En premier lieu, il s’agit manifestement d’ovipares ; ainsi que le raconte Anraud « Bicornu » de Greif, seules quelques « reines » semblent être fertiles, le sexe du nouveau-né étant défini par la chaleur qui l’entoure durant son incubation. Ainsi les grandes pyramides à degrés qui sont les palais de ce peuple servent aussi à disposer les œufs de manière à ce qu’ils soient réchauffés par le soleil, tandis que d’ingénieux systèmes de ventilation et de panneaux de cristal modulent la température de manière constante. Il est probable que les hommes-lézards n’étaient originellement pas tous des guerriers, mais que la pratique de l’esclavage a provoqué un changement radical dans les besoins des communautés. Lesquels guerriers peuvent d’ailleurs aussi bien être de sexe masculin comme féminin, puisque la majorité d’entre eux sont de toutes manières stériles. Il semble cependant que cette situation soit susceptible d’évoluer en fonction de critères que nous ne prétendons pas comprendre. Les « reines » sont peu nombreuses, rarement plus d’une vingtaine, mais les villes peuvent être peuplé de plusieurs dizaines de milliers d’individus, et il semble qu’elles exercent un ascendant considérable sur leur peuple. Toutefois, le fanatisme de leur croyance dans le Noir Rastapoulatepec, le dieu mangeur d’yeux, est particulièrement développé ; ne pratiquant guère l’écriture, les lézards ont cependant développé pour leurs prêtres un ensemble de glyphes permettant de chanter la gloire de leur seigneur. Certaines pyramides sont des temples, et au soleil naissant, des milliers de lézards se rassemblent sur les terrasses pour chanter et psalmodier le nom de Rastapoulatepec ; après quoi un certain nombre de sacrifices seront pratiqués, ce qui nécessite un important apport d’esclaves. Carnivores, les lézards semblent en effet, chose horrible à dire ! avoir un goût certain pour la chair d’autrui, et ne respectent pas plus les cadavres des races ainées que ceux de leurs propres esclaves. Ils semblent toutefois goûter la chair des elfes, des doranes et des humains plus que celle des nains, qu’ils ne consomment qu’en dernier recours.

En effet, le faible développement de la métallurgie dans les Paluds est une certitude bien documentée ; d’une part, le métal y est rare, si ce n’est introuvable, et seules les razzias permettent d’en ramener, et d’autre part les lézards ont tout simplement peu de goût ni de talents pour les arts de la forge : leurs armes sont dans le meilleur des cas simples, au mieux rudimentaires et dépourvues de toutes fioritures. L’or et l’argent qu’ils amassent, ils l’offrent en tribus à leurs reines, car ils ne l’estiment que pour leur beauté, et non pour leur valeur fiduciaire. Quant au fer et à l’acier, ils en font des armes s’ils le peuvent. Mais la pierre et le bois sont pour eux les matériaux les plus courants, encore qu’ils ne les travaillent guère eux-mêmes ; leurs esclaves sont là pour tailler, couper et bâtir sous le fouet et la griffe d’imposants bâtiments. A l’instar de la cité de Zos-Yassag, les villes des Verts sont souvent au cœur d’un lagon d’eau pure, à moitié bâti sur une île, à moitié sur d’épais pilotis de pierre, et cerné d’épais remparts de pierre brute. Des canaux sillonnent la ville : les maîtres de la cité s’y promènent en somptueuses barques de bois orné, tracté par les lourds lamantins qui servent de montures aux hommes-lézards dans leurs périples au travers des canaux noyés de végétation qui parsèment leur domaine.

D’autant que dans le combat, les guerriers lézards privilégient autant le fer que leurs griffes effroyables, leurs crocs acérés ou même leur simple masse corporelle, plus importante que celle d’un humain de bonne taille. A la guerre, les hommes-lézards privilégient le corps-à-corps direct avec l’ennemi ; l’arc est considéré, chez les Verts comme chez les Rouges, comme l’arme des lâches.

Nous l’avons dit, la science de la guerre des hommes-lézards est limitée.

* Ces créatures sont les lambeaux atones de ce qui était autrefois un grand et noble peuple d'hommes-bêtes qui régnaient en souverains absolus sur les jungles poisseuses des grands archipels lézards. Mais dans leur orgueil, ils sous-estimèrent la sauvagerie  des guerriers sacrés du peuple Ophidien et furent défait par le fer et le feu. Leur vieille civilisation n'est désormais plus qu'un souvenir dans les contes de leur peuple, et les ruines de leurs villes autrefois pavées d'or et d'argent sombrent peu à peu dans les ténèbres de la jungle, ignorées de tous. Bipèdes trapus au torse couvert de fourrure brune, les Hommes-Ornithorynques ne sont maintenant rien d'autre qu'une nation d'esclaves ayant à peine conservé le souvenir de son langage ancestral, et leurs épaules puissantes se courbent sous le joug cruel des féaux du Noir Rastapoulatepec. Les Hommes-Lézards les utilisent comme main d’œuvre dans la construction de leurs temples sanglants mais surtout comme auxiliaires dans leurs propres armées. A peine vêtus d'une mauvaise armure de cuir bouilli, leurs mains et pieds palmés armés d'éperons crochus enduits d'un poison mortel, une arme grossière en main et leur tête carrée au bec de canard couverte d'épaisses plaques de corne, c'est tels des démons que les Horynques se ruent au combat, l'esprit brouillé par les drogues qu'on les force à ingérer. Patrouillant par escadrons entiers sous la surface des eaux troubles des Paluds dans lesquelles ils se déplacent sans peine grâce à leur formidables capacités amphibies, ils sont la terreur des équipages corsaires, qui redoutent de les voir surgir de nulle part, yeux rougis par le sang, frappant tels des possédés dans un cancanement fou, jusqu'à ce qu'une pique vienne mettre enfin un terme à leur souffrance.

Dernière modification par Amadev (2014-02-24 17:09:44)


Anraud
Arnulf et Jandar
Un sur trois est un gentil. C'est déjà ça.

Hors ligne

#2 2014-02-24 17:05:48

Amadev
Membre
Inscription : 2013-11-12
Messages : 186

Re : [Savoir-Vivre à Nacridan] Le peuple mystérieux des Hommes-Lézards.

Up sur les hommes-lézards.

Tout, vous saurez tout sur les sacs à mains ambulant qui vous détruisent vos tortues et vos persos ^^


Anraud
Arnulf et Jandar
Un sur trois est un gentil. C'est déjà ça.

Hors ligne

#3 2014-02-24 21:19:32

Cancrelat
Administrateur
Inscription : 2013-11-19
Messages : 3 340

Re : [Savoir-Vivre à Nacridan] Le peuple mystérieux des Hommes-Lézards.

cool J'ai bien aimé!

Hors ligne

Pied de page des forums