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(HRP: Quelques aventures dans la vie de Rinoks.../HRP)
CHAPITRE I: Révélations
Un ciel bleu azur, étendu sur le dos Rinoks n'arrivait pas à garder les yeux ouverts, il sentait l'air frais s'engouffrer dans ses poumons et resta ainsi plusieurs longues minutes...
Il roula sur le coté puis se redressa pour observer les environs, combien de temps était-il resté inconscient? Ses vêtements étaient en lambeaux et son corps le faisait atrocement souffrir, la douleur était insoutenable et elle s'insinuait dans chaque parcelle de son corps.
Mais ce qu'il ressentait au plus profond de lui même était bien pire, il y avait un vide innommable, désormais il ne valait plus rien pour personne à commencer par lui même, étendu dans la boue comme un mendiant, son clan l'avait lynché puis abandonné ici, hors de leur forêt.
Il avait grandi dans les vertes étendues de Krima parmi les Elfes, c'est là qu'il l'avait rencontré: Soura...
Une elfe dont la beauté pouvait inspirer les poètes, alors qu'il n'était qu'un homme, un demi-elfe précisément, ce qui était bien pire à leurs yeux, mais elle lui avait offert son coeur, en dépit de ses talents à l'épée les autres elfes du clan ne l'avait que toléré parmi eux et seulement parce qu'il était l'époux de Soura. Malgré son statue précaire chez les elfes il était de sang noble et avec son épouse, ils avaient pour projet de fonder un ordre où on ne serait pas juger pour sa race mais pour sa valeur. C'est alors que le malheur arriva, ils avaient pris l'habitude d'aller admirer le paysage du haut des falaises et elle fit une chute mortelle dans un ravin, Rinoks rentra au village portant le corps de sa défunte et tous le tinrent pour responsable. Ils le bannir hors de leur domaine.
Il se releva péniblement et déambula, erra sans but autour d'Earok, serrant dans sa main la seule chose qu'il restait de Soura, un médaillon contenant une mèche de ses cheveux, et finalement, alors qu'il était au plus bas il alla se dresser sur les remparts du mur nord pour en finir, apercevant au loin la forêt de Krima; puis il le vit, tel un mirage l'oiseau de feu traversait le ciel, un phénix.
Le visage de Rinoks s'illumina alors et il compris, c'était cela! La résurrection! Il la ramènerait à la vie, mais pas avec le procédé habituel car son corps était passé par la crémation, il lui restait une mèche de ses cheveux et pour cela il aurait besoin d'énormément d'or car cette pratique était extrêmement rare et couteuse.
Et quoi, il saccagerait des villages, volerait des malheureux? S'il y a une chose qu'il aimait chez Soura c'était ses qualités de coeur, ses mots résonnaient encore comme un proverbe gravé dans la pierre:
- Il n'est pas nécessaire d'écraser une personne pour en élever une autre, promets moi de ne jamais céder à la facilité, de toujours agir dans le respect des autres et de toi même.
Non, il devait agir autrement même si cela lui prendrait plus de temps, il lui faudrait rassembler les plus puissants mages, les plus grands guerriers, retrouver d'antiques artefacts dont certains seraient gardés dans l'antre de terribles dragons.
Oui, il lui faudrait réunir les Légendes de Nacridan afin de ramener son épouse et avec elle, régner sur un royaume dans le respect de leurs valeurs, comme elle l'avait souhaité autrefois.
Il fit un tour sur lui même et admira la cité grouillante d'agitation, oui il y avait là bien des valeureux, il esquissa un sourire et fonça droit vers la bibliothèque, il lui fallait créer son Ordre et régler tous les détails administratifs.
Désormais il ne serait plus le demi-elfe banni de la forêt mais Rinoks, le Prince Phénix des Légendes...
CHAPITRE II: Les gènes de la malédiction
Trainant dans la cité d'Earok pour affaires, Rinoks marchait d'un pas fier et nonchalant. Il était Monsieur Légende, hors de la forêt et loin de sa bien aimée il était devenu un être influent et reconnu, sa réputation grandissait à mesure que son âme disparaissait.
Il passa dans une ruelle obscure et s'arrêta devant une boutique d'armes, observant son reflet dans un grand miroir, il secoua la tête et fut pris de terribles nausées, qui était cet homme vêtus de soie et au visage d'aristocrate?
Il avait voulu être quelqu'un d'autre, quelqu'un de vraiment respectable et aux valeurs pieuses et nobles, quelqu'un qui guiderait les "petites gens" vers les sommets. Il avait voulu renier sa vraie nature. Alors il ferma les yeux et repensa aux paroles de ses parents avant qu'ils ne l'abandonnent à la lisière des bois: "Tu portes les gènes de la malédiction, vas auprès des loups car c'est avec les bêtes sauvages que tu dois être, sois heureux que l'on ne te tue pas!".
Ce ne sont pas les loups qui l'avait trouvé mais les elfes de Krima, cet enfant fébrile et à l'air angélique. Il avait fait la connaissance de Soura et cela lui avait permis de contrôler ses pulsions, elle était la seule qu'il supportait vraiment et par dessus tout, la seule chose qu'il ait pu aimer de tout son coeur.
- "Pardon messire Rinoks!"
Un paysan trainant sa charrette de foin le tira de ses rêveries, il fallait qu'il quitte la ville d'urgence!
Quelques heures plus tard il voyageait sur la route de Montrégal avec pour objectif le village de Lorée où il pourrait se reposer, se ressourcer et faire le point.
La lune était haute dans la ciel quand il croisa un aventurier, c'est à ce moment que tout dérapa. Philougaffouron un paisible humain arriva à sa hauteur, le visage éclairé par sa torche, Rinoks plongea ses yeux couleur gris acier dans les siens et commença à incliner la tête en guise de salut comme de coutume...
Quelque chose ne lui plaisait pas dans ce regard, était-ce son air sage et innocent? Non, cet humain avait le même regard que le seigneur Elfe qui l'avait chassé de Krima, soudain Rinoks sentit monter une rage incontrôlable, dans sa tête arriva un flot d'émotions allant de la fureur à l'exaltation.
C'est là qu'il pu voir la peur dans les yeux du voyageur, à une vitesse terrifiante le prince des Légendes lui lacera le visage avec sa griffe d'acier! Le malheureux Philougaffouron hurla de douleur et tourna les talons pour s'enfuir, suppliant son agresseur de le laisser en vie, Rinoks resta un moment à le regarder fuir puis baissa les yeux vers la dague qu'il portait en main droite, il fixa de nouveau sa victime et envoya la lame mortelle dans les airs...
On entendit un bruit sec quand la lame entra à l'arrière du crâne, puis un bruit sourd quand le corps du pauvre voyageur tomba contre le sol.
Rinoks n'avait pas bougé, son visage à demi éclairé par les flammes de la torche tombée sur la route lui donnait un air démoniaque, aucune émotion ne trahissait ses sentiments, un visage comme taillé dans le marbre. Les plus grands mages et apothicaires de Nacridan n'avaient pas pu faire revenir Soura, c'était impossible sans le corps lui avait-on répété inlassablement. Ce soir de pleine lune, il était résigné, enfin, à accepter son sort et sa condition.
- "Halte! Halte!"
Il n'opposa aucune résistance quand les gardes s'emparèrent de lui pour le conduire à la prison d'Earok, arrivé dans la cité de nombreuses personnes regardaient avec une grande surprise le prisonnier, marchant le boulet au pied, le visage dur et indomptable.
Etrangement, il se sentait plus libre que jamais il ne l'avait été, mais il avait grand besoin de réfléchir et cette cellule froide et surtout, vide, lui en donnerait le temps.
Dernière modification par Rinoks (2014-03-25 20:39:05)
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Le soleil commençait à apparaître quand le Dorane avait enfin cessé de respirer, toute la nuit il l'avait fait souffrir avec une intense délectation! Oxalec commençait à se faire une vilaine réputation dans cette bourgade de Montrégal, en bon homme-lézard il avait déjà passé à trépas une demi-douzaine d'humanoïdes et il ne comptait pas s'arrêter là!
Il se baissa et arracha une oreille du cadavre d'un coup de mâchoire afin de l'accrocher à son collier de trophées; puis se mit en quête d'autres victimes, rapidement il trouva la trace de deux chasseurs et ne tarda pas à leur tomber dessus. Le reptile s'approcha à découvert et poussa un hurlement strident en exhibant ses dents fines et affutées comme des rasoirs.
Se préparant à passer à l'assaut il eut un petit rictus, il venait de flairer un troisième individu et son nez ne l'avait pas trompé, il se tourna et aperçut un guerrier qui approchait d'un pas fluide et assuré, cela le déconcerta car il n'avait pas l'habitude d'être le défenseur! L'humain qui lui faisait face portait un casque à cornes qui faisait ressortir ses yeux couleur acier de manière plutôt terrifiante et avait une musculature presque aussi imposante que la sienne!
Le visage mauvais, Oxalec banda ses muscles et campa sur ses positions prêt à recevoir le nouveau-venu.
Le guerrier s'arrêta à quelques mètres et d'un geste il sorti son épée, une lame étrange, recourbée à son extrémité. L'homme-lezard regarda l'épée avec envie.
- Sssss je vais prendre ta vie humain, et ensuite, Ssss je prendrai ton épée elle m'ira à merveille Sssss!
Cela ne sembla pas le perturber, le guerrier acquiesça et se mit en garde, le coude en arrière, l'épée à hauteur d'épaule, pointée en direction d'Oxalec.
Le reptile poussa un sifflement strident et se prépara à bondir mais son assaillant était déjà devant lui, Oxalec eut à peine le temps de lever l'avant-bras pour bloquer un coup de griffe quand il comprit son erreur, cette frappe n'était qu'un leurre, il poussa un cri de douleur quand l'épée traversa son torse, son ventre le brûlait aussi surement que s'il avait avalé de la lave et il fut prit de panique quand il sentit ses entrailles se vider sur le sol...
Oxalec hurla à nouveau et sentit ses jambes se dérober, il chuta et rampa en direction des deux jeunes chasseurs, brassant l'air en envoyant des coups de griffes désespérés.
Il entendit un bruit sourd et il s'immobilisa face contre terre, incapable de bouger, le sol pourtant boueux était maintenant aussi confortable qu'un lit de paille et il ferma les yeux pour la dernière fois de sa misérable vie.
Dernière modification par Rinoks (2014-03-25 22:00:39)
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Un bruit de chaire qu'on découpe et de boyaux qui giclent en tous sens.
Une monotonie désarmante, d'un geste nonchalant Rinoks retira son épée à la lame courbée du corps d'un Kobold, essuya la lame dans l'herbe humide et s'éloigna sans un regard pour sa victime.
Cette impression, toujours cette impression de ne pas être à sa place, au mauvais endroit peut-être? Et ces chaînes! Oui ces chaînes qui entravent son esprit, puis-je faire ci ou ça? Est-ce autorisé?
Le guerrier aperçu alors deux immondes crapauds géants au loin, il se dirigea vers les créatures sans ressentir d'émotion particulière, machinalement il se prépara à l'affrontement et banda les muscles de son bras portant son arme de mort mais son attention fut soudain détournée par un rire puis des éclats de voix...
Deux aventuriers arrivèrent le long du sentier, le premier vêtu d'une longue robe de mage lança rapidement une boule de feu sur le premier crapaud, le second un guerrier nain donna un puissant coup d'épée à deux main sur la caboche du reptile qui explosa sous le choc.
Le second crapaud reçu à son tour un assaut magique et tendait déjà le cou, prêt à mourir.
Rinoks se détendit et observa la scène, il trouva cette attaque plutôt impolie mais peut-être aurait-il dû être plus rapide?
Les deux guerriers se trouvaient à quelques mètres à peine et le niaisaient totalement, trop concentrés à amasser plus de puissance. C'est là qu'il sentit à nouveau cette sensation étrange: son coeur qui s'emballe, les mains qui se crispent en agrippant ses armes, ses muscles tendus, son corps prêt à bondir tel un tigre sauvage...
Il hurla férocement au visage des deux compères qui se tournèrent enfin vers lui, le regard emplit de terreur, lui qu'ils prenaient pour un aventurier lambda représentait maintenant une réelle menace.
Rinoks sprinta tout en sortant sa lame faiseuse de veuves qu'il agrippa des deux mains, arrivé à la hauteur du premier guerrier nommé Gaudrass, il fit une flexion et poussa sur ses jambes pour bondir à plus d'un mètres cinquante du sol! Il retomba alors en portant un coup puissant en plein au sommet du crâne de son adversaire qui éclata sous la violence du choc!
Galavin venait de voir tomber son compagnon, il était même couvert de son sang et des restes de son cerveaux...le temps sembla s'arrêter, trop choqué pour réagir il vit la scène au ralentis...baissant les yeux il remarqua un orbite dans l'herbe, puis la position farfelue dans laquelle était tombée le corps de Gaudrass.
Enfin il tourna la tête et regarda Rinoks avancer vers lui, très, très lentement, il était couvert de sang et poussait un cri de guerre d'une voix rauque.
Galavin grimaça en voyant l'éclat métallique d'une lame filer droit vers sa gorge puis il sentit ses jambes se dérober sous son corps. Alors il tomba lui aussi, aux cotés de son ami, ses yeux se fermèrent et ce fut la nuit noire, le néant.
Face aux deux corps inertes Rinoks sortit de sa transe meurtrière, il retira son casque à cornes et prit une profonde inspiration, une nouvelle fois il avait perdu le contrôle de ses actes, ou peut-être en avait-il reprit le contrôle? En lui se livrait un combat qu'une épée ne pouvait régler, qui était-il vraiment? Regardant le massacre il serra les dents ne sachant comment réagir, il était partagé entre le regret et la satisfaction.
Il avait suivit son instinct, il avait écouté son corps qui réclamait leur sang, alors il leva les yeux vers la lune rouge et la défia du regard.
Dernière modification par Rinoks (2014-05-02 21:20:05)
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La cité était calme et apaisante en cette matinée, le soleil pointait à peine à l'horizon et la majorité des habitants était encore au lit, seuls des bruits sourds se faisaient entendre depuis la forge.
En effet, le jeune Korhil était déjà au travail et il martelait sans relâche le métal brûlant, il actionna le soufflet afin d'attiser les braises et plissa les yeux lorsque une volute de cendre caressa son visage; un visage de guerrier, dur et plein de détermination.
Dans un léger grincement la porte s'ouvrit en laissant pénétrer les premiers rayons du soleil dans la pièce, le forgeron se retourna pour aller à la rencontre de son visiteur, un garde de la cité portant une armure de mailles et un heaume trop grand pour lui, ce dernier était fort mal à l'aise et Korhil pouvait voir sa main trembler sur la garde de son épée.
Le garde entreprit le salut militaire de coutume et tendit avec hésitation un petit rouleau de parchemin que Korhil saisit, il ne laissa trahir aucune émotion quand il apprit la nouvelle: le corps de son père venait d'être retrouvé dans une bâtisse d'un petit village situé plus au nord...
Il acquiesça à plusieurs reprises et observa le garde, toujours aussi nerveux.
- "Ainsi le fameux Rinoks est mort. La carotide tranchée par un illustre inconnu, sait-on de qui il s'agit?"
- "Pour c'que j'en sais il euh...non, il avait de nombreux ennemis vous sav..."
- "Fort bien, je ne l'ai pas connu alors sa disparition ne changera rien!"
Korhil congédia le garde, lorsque la porte se referma il se rendit compte qu'il serrait le manche de ses tenailles tellement fort que ses phalanges étaient d'un blanc pâle, il se dirigea vers sa forge et laboura de coups une large barre de fer afin de la façonner.
Philibert, le garde de cité, marcha quelques mètres dans la cour centrale et se retourna pour observer la forge. Il esquissa un sourire, un terrible assassin gisait maintenant six pieds sous terre et ne causerait plus de problèmes à personne. Finalement ça avait été facile d'annoncer la nouvelle au jeune forgeron, il pouvait l'entendre marteler son enclume et par moment, pousser quelques rugissements rauques, cela dura plusieurs jours...
Dernière modification par Rinoks (2014-06-13 20:32:42)
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